L'hydro-électricité

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L'énergie hydroélectrique est, selon le Trésor de la Langue Française, « l’électricité produite en utilisant l’énergie hydraulique ». Par l’intermédiaire d’une centrale, l’énergie mécanique de l’eau en mouvement (chute d’eau, courant) est convertie en électricité.

Ce type d'énergie a fait son apparition au milieu du XIXe siècle. C'est grâce à Aristide Bergès en 1869 qu'est découvert le moyen de produire de l'électricité à partir de la force de l'eau. De nos jours, elle représente 19% de la production totale d'électricité dans le monde et 12% en France. Appelée la « houille blanche », elle a été synonyme d'un développement économique très important. 

Le principe est de canaliser l'eau vers une turbine reliée à un alternateur qui génère de l'électricité. Les turbines sont différentes selon le débit et la vitesse de la veine d'eau. 

Le Sud-Ouest disposait d'un formidable potentiel hydraulique au début du siècle : plusieurs usines se sont installées le long des cours d'eau pour bénéficier de cet avantage à des fins hydromécaniques. Petit à petit la tendance va s'inverser à l'avantage de l'hydroélectricité. 
Les ressources hydrologiques sont importantes en France : les montagnes font office de véritable drain alors que les cours d'eau sont à deux étiages (un pour l'hiver et un autre pour l'été). 

La centrale hydro-électrique

Une centrale hydroélectrique est composée de trois éléments : 

  • un barrage pour créer une chute d'eau importante : il a une double compétence car il est à l'origine également d'un réservoir de stockage de l'eau ce qui donne la possibilité à la centrale de continuer à fonctionner même en période de basses eaux. 
  • un canal de dérivation qui prélève l'eau nécessaire au fonctionnement de la centrale. Il peut être sous la forme d'un canal à ciel ouvert, d'une galerie souterraine ou d'une conduite. 
  • la centrale elle-même, aussi appelée usine, qui entraîne le générateur d'électricité. 

 

Les barrages permettent donc de stocker une très grande quantité d'eau, participent à la création de grandes chutes d'eau pour faire tourner les turbines. Ils peuvent prendre une dimension agricole et ludique. 

Il existe trois types de barrages : 

  • les barrages poids, qui sont les plus simples mais aussi les plus lourds (constitués en pierre ou en béton). Ils sont verticaux par rapport à la retenue d'eau et inclinés par rapport à la vallée. 
  • les barrages voûtes, en béton et en forme de courbe, s'appuient en partie sur des parois rocheuses. Ils peuvent être soutenus par des contreforts. Ils sont inclinés par rapport à la retenue et verticaux par rapport à la vallée. On les trouve le plus souvent dans des vallées étroites. 
  • les barrages à contreforts sont les plus légers car ils sont composés de contreforts triangulaires en béton qui leur permettent de reporter la pression exercée par l'eau vers le sol. 

Le barrage d’Artouste

Construit entre 1924 et 1929, le barrage d'Artouste se situe dans la vallée d'Ossau. Le maître d'ouvrage fut la Société Hydro-Électrique du Midi (SHEM). Ouvrage monumental, haut de 30 m, pouvant contenir 25000 m3, il a nécessité une main d’œuvre et une logistique adaptée aux conditions climatiques et de terrain. Le petit train d’Artouste est un vestige de cette construction et appartient toujours à la SHEM. 

L'objectif du barrage est d'alimenter l'usine hydroélectrique d'Artouste. Le barrage a été rehaussé une deuxième fois en 1962 pour augmenter le stockage, mais il alimente aussi la chute de la centrale de Pont de Camps situé en amont du lac de Fabrèges.  

 

Le barrage d'Artouste
Barrage et Hôtel du Lac d'Artouste (75 ha) / carte postale / 19?? / Pireneas

Barrage de Miégebat / Hourat

En 1894, un industriel d'Oloron, Raphaël Lavigne, proposa de construire un barrage sur le gave d'Ossau, à 200 mètres en aval du village de Gabas. De ce barrage, devait partir une canalisation forcée qui, après avoir capté le gave de Sousséou, conduirait toute cette eau dans une usine construite à Miègebat pour fournir une importante quantité d'électricité.

Après plusieurs abandons et reprises du projet, les travaux de la chute du Hourat s'achèvent en 1924. La centrale du Hourat est mise en service en juin 1925 alors que Miègebat prend ses fonctions en 1927. L'usine récupérait 12 millions de m3 par an pour produire 14 millions de kWh. L'usine de Miègebat, dont l'une des prises d'eau se trouve dans la grotte des Eaux-Chaudes où coule une rivière souterraine, possède une hauteur de chute de près de 400 mètres, une galerie d'environ 515 mètres, une largeur et une hauteur de 2 mètres. 
En 1929, la ligne de chemin de fer qui menait à Arudy fut électrifiée. Le courant provenait des usines hydroélectriques du Hourat, Miègebat et d'Artouste. 

 

Miegebat
Vallée d'Ossau - Miegebat ; Jean-Christophe Poumeyrol (photographe)

 

Revue générale des chemins de fer et des tramways
Revue générale des chemins de fer et des tramways, 1er janvier 1923

 

L'Indépendant des Basses-Pyrénées | 5 nov 1919
L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 5 novembre 1919

Centrale hydraulique de Pragnères

Construite dans les années 1950 par Roger Hutter, la centrale hydraulique de Pragnères est l'une des plus importantes usines pour la production hydroélectrique de la chaîne des Pyrénées. Elle est rattachée au groupe EDF et est alimentée par une chute de 1250 mètres de hauteur. 

Le réservoir de Cap-de-Long sert de collecteur pour l'interconnexion de plusieurs bassins-versants. Fonctionnant en heures de pointe, elle est également opérationnelle en heures creuses car elle actionne deux pompes qui refoulent l'eau du bassin d'Ossoue pour assurer le remplissage du lac de Cap-de-Long par un siphon de 900 mètres de haut franchissant le gave de Pau. 

L'aménagement de Pragnères est le plus complexe mais aussi le plus puissant des Pyrénées. Avec une quarantaine de prises d'eau, l'eau est collectée dans toute la montagne. Elle est stockée dans un barrage afin d'être turbinée à la demande, pour compléter ponctuellement la production électrique nationale. 
EDF a entrepris une reconstruction de la partie basse de la conduite forcée entre 2005 et 2010. 

 

Pragnères - Cap-de-Long
Pragnères - Cap-de-Long : Vue amont du barrage ; Photo Alix ; 1952 ; Photographie noir et blanc, Archives EDF
Pragnères - Cap-de-Long
Pragnères - Cap-de-Long : Barrage et passerelle de Cap-de-Long ; Photo Alix ; 1951 ; Photographie noir et blanc, Archives EDF
Lire aussi : Les aménagements hydro-électriques dans la Vallée de Luz : incidences sur la vie touristique de la région. In : Bulletin / Club alpin français. Section du Sud-Ouest, juillet 1948

Barrage d'Anglus

Le barrage d'Anglus est un barrage appartenant au groupe EDF. Construit en maçonnerie et avec une architecture voûtée, il capte les eaux du Gave d'Aspe depuis 1911. Muni d'un déversoir et de deux vannes de fond avec prise en profondeur, le barrage est haut de 13 mètres, sa hauteur de chute est de 161 mètres, sa capacité de stockage est de 90 000 m3. 

 

La Vallée d'Aspe : Le Barrage d'Anglus
La Vallée d'Aspe : Le Barrage d'Anglus / carte postale / 190? / Pireneas