Pêche

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Pêche

Avec ses 300 kilomètres de côtes, la région Aquitaine est une région très active en matière de pêche. Les quartiers maritimes les plus importants sont Bordeaux, Arcachon et Bayonne ; chacun d'entre eux se distinguant autant par la diversité des métiers que par celle des pratiques de pêches.  

Les rivières et torrents des Pyrénées-Atlantiques, appelé gaves, les lacs de montagnes, abritent de nombreuses espèces piscicoles. La pêche de loisir ou sportive y est très pratiquée. 

Pêche en mer

La côte basque peut s’enorgueillir d’un riche passé maritime. Jusqu’en 1900 et sans doute depuis fort longtemps, (les documents médiévaux parvenus jusqu’à nous en attestent) les ports de Biarritz, Bidart, Hendaye vivent au rythme de la pêche. Après cette date la plupart des ports connaissent un déclin et seul Saint-Jean-de-Luz connaîtra au XXe siècle un regain important d’activité. 

Au XIIe et au XIIIe siècles, la pêche à la baleine est pratiquée par les populations côtières. La langue, l'ambre gris et l'huile extraite en fondant la graisse sont alors des produits très recherchés. Toutes les parties ou presque de l’animal sont utilisées comme les fanons et les vertèbres qui servent de matériaux de base pour fabriquer des sièges et des clôtures. Les intrépides harponneurs basques prenant la mer à bord de frêles embarcations avaient grande réputation et en 1736 on dénombre encore 10 baleiniers à Saint-Jean-de-Luz. 

Pratiquées de façon intensive, ces chasses font fuir les baleines du Golfe de Gascogne poussant dès le XIVe siècle les marins à s’éloigner des cotes basques. Au XVe siècle, les marins des ports de Saint-Jean-de-Luz et Bayonne partent pour Terre-neuve et poursuivent leur recherche de baleine vers le nord allant jusqu’en Islande et sans doute jusqu’en Amérique. Partis chercher la baleine, ils découvrent la morue dans les eaux de Terre-Neuve. La pêche à la morue reste au XVIIe siècle l’activité principale des marins basques et landais. Saint-Jean-de-Luz est à cette époque le port le plus important et le plus actif de la côte basque mais malheureusement la concurrence anglaise et hollandaises lui porteront un coup fatal et les morutiers disparaitront petit à petit jusqu'à s’éteindre en 1900. 

C’est grâce à la sardine, très présente dans ses eaux côtières que Saint-Jean-de-Luz connaitra un regain d’activité à partir du début du XXe siècle tandis que le port de Bayonne se tournera vers l’industrie, et que Biarritz deviendra une importante station balnéaire. 

 

Bayonne - Arrivée des marchandes de sardines
Bayonne - Arrivée des marchandes de sardines /  Bibliothèque municipale de Toulouse, A-MONTAUT (13)

Bayonne

C'est au Moyen Age que le port de pêche de Bayonne prend son essor pour atteindre son âge d'or au XIVe siècle. 

 

Bayonne : Le Réduit et la Nive
Bayonne : Le Réduit et la Nive / carte postale  / Pireneas

 

Femme de Bayonne (France)
Femme de Bayonne (France) / Bibliothèque municipale de Toulouse

Biarritz

A l'origine, le port de Biarritz se trouvait à l'emplacement de la plage du Port Vieux. Avant 1750, le port se nommait le Port du Hart. L'actuel port des Pêcheurs ne fut baptisé ainsi qu'en 1780.

A cette époque, l’activité de pêche diminue et seules quelques familles s’y adonnent. Les marins quittent Biarritz pour les ports de Saint-Jean-de-Luz ou Hendaye et peu à peu la ville subit une profonde désertion. Néanmoins, les bains de mer qui commencent à se développer attirent de plus en plus les voisins bayonnais. L’économie du tourisme remplacera celle liée à la pêche

 

Biarritz [le port des pêcheurs] : [photographie de presse] / [Agence Rol]
Biarritz [le port des pêcheurs] : [photographie de presse] / [Agence Rol] / Pireneas

 

 Biarritz Artistique - Le Bain au Port-Vieux
 Biarritz Artistique - Le Bain au Port-Vieux / Pireneas

Saint-Jean-de-Luz

A l’époque de la pêche à la baleine puis de la morue, de riches demeures ont été construites à Saint-Jean-de-Luz par les armateurs. Après avoir été un grand port sardinier, le port de pêche toujours en activité s’est spécialisé dans la pêche à l’anchois et à la morue. 

 

La Constitution : journal des Pyrénées
La Constitution : journal des Pyrénées, 14 décembre 1849 / Pireneas

 

L'Indépendant des Basses-Pyrénées
L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 03 juin 1939 / Pireneas

 

 Pêcheuses de St-Jean-de-Luz
Pêcheuses de St-Jean-de-Luz / Bibliothèque municipale de Toulouse

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Pêche en eau douce

Le gave de Pau

Selon le Littré, « gave » est le « nom que l'on donne dans les Pyrénées aux cours d'eau plus ou moins considérables qui descendent des montagnes ».    

Descendant tout droit du cirque de Gavarnie, le gave de Pau prend naissance à plus de 3000 mètres d'altitude. D'une longueur de près de 200 kilomètres, il entame son cours dans une vallée montagnarde, traverse les Hautes-Pyrénées en se nourrissant du Gave de Cauterets et du gave d'Arrens, pour confluer avec le Gave d'Oloron, haut lieu de la pêche au saumon et se jeter dans le fleuve Adour. Passant par Lourdes, Pau et Orthez, le gave est un territoire propice en particulier à la pêche à la truite et au saumon. Navarrenx est un haut des concours internationaux de pêche au saumon (Pool Masseys).

 

Journal des étrangers
Journal des étrangers, 10 août 1876 / Pireneas

L'Adour

Descendant du Pic du Midi de Bigorre alimenté par les petits Adour comme Payolle et Gripp, l'Adour regorge de truites sauvages dont la pêche est règlementée.

L'Adour est l'un des rares fleuves à conserver encore des frayères à saumons Il est également le fleuve côtier le plus important par son débit après les « grands fleuves » comme la Loire ou la Seine.

 

Les bords de l'Adour, à Bagnères de Bigorre
Les bords de l'Adour, à Bagnères de Bigorre / Bibliothèque municipale de Toulouse, A-MONTHELIER (1-24), Rosalis

Urt

Urt est un village proche du Pays Basque. Fondé au Moyen Age par des pêcheurs, le village devient prospère grâce à sa situation fluviale sur l'Adour. A la fin du Moyen Age, la navigation commerciale était la principale activité du port. Les chantiers navals et l’implantation de marchés accompagnement l’activité de la pêche. Le XIXe siècle, avec ses progrès techniques, redonne à la cité toute la prospérité qu'elle avait au Moyen Age. L'attrait pour la côte Basque au siècle dernier et de nos jours, conjugué à l'accroissement de la population, redore le blason du village et ouvre une nouvelle branche économique. 

Traversé par l'Adour, la pratique de la pêche se fait à l'aide de nasses tendues en travers du fleuve. 

Le port du Vern était un haut lieu de la réparation de bateaux mais l'arrivée du chemin de fer met  fin à l'activité batelière ainsi qu'à la navigation fluviale.  Au tout début du XXe siècle, la pêche s'effectuait à marée descendante. Et il n'était pas rare, à l'époque, de voir certains pêcheurs attendre la marée, confinés dans leurs bateaux. Aujourd'hui, il ne subsiste que très peu de pêcheurs professionnels dont les prises se limitent à lamproies, aloses, saumons et anguilles, la pollution et les barrages ayant réduit le nombre et la diversité de poissons. L'activité s'en trouve amoindrie alors qu'au XIXe siècle on vivait de la pêche. 

 

Urt
Urt / Bibliothèque municipale de Toulouse, Rosalis

La Nive

La Nive est une rivière française du Pays basque, affluente de l'Adour. Le bassin des Nives avec ses 200 kilomètres de berges, est un haut lieu de la pêche sportive ou de loisirs, pêche à la mouche sèche, pêche au toc ou au lancer. La saison de pêche s'étend du mois de mars au mois de septembre.  

La Nive est formée par l'addition des eaux du « Laurhibar », de la Nive de « Béhérobie » et de la Nive d'Arnéguy, se rejoignant en aval de Saint-Jean-Pied-de-Port au lieu-dit « Les trois eaux ». Plus bas, en amont du village de Saint Martin d'Arrossa, elle est encore renforcée par les eaux de la Nive de Baïgorry puis par celles du Bastan au niveau de Bidarray. D'abord rapide puis calme au niveau de Bayonne, elle est peuplée de truites et de saumons.  

Patrimoine exceptionnel du Pays Basque, les Nives sont constituées d'une multitude de torrents serpentant dans les vallées basques. Elles ne connaissent que très rarement la fonte des eaux de neiges.  

Les truites qui peuplent ces Nives sont très caractéristiques : corps élancé ponctué de grosses taches sombres. 

 

Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) : Bords de la Nive
Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques) : Bords de la Nive / Pireneas

Lacs de montagne

Généralement d'origine glaciaire, les lacs de montagne sont des écosystèmes fragiles. En se retirant, les grands glaciers qui recouvraient les Pyrénées ont laissé de nombreuses dépressions dans lesquelles sont nés les lacs aux eaux vertes ou bleues.  

Aujourd'hui environ 200 lacs de montagne sont alevinés régulièrement en salmonidés (ombles et truites). Pour d'autres lacs, la législation interdit tout alevinage, pêche ou introduction pour préserver leur état naturel. Dans diverses vallées pyrénéennes comme la vallée d'Aure, la vallée du Louron ou bien encore la vallée du Tourmalet, se pratique au bord des lacs différentes techniques de pêche : au lancer, à la bombette, à la mouche ou à la ligne flottante.

 

Lac bleu
Lac bleu /  Bibliothèque municipale de Toulouse, Rosalis

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En savoir plus

Cuzacq René. La pêche à Saint-Jean-de-Luz. In: Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest, tome 4, fascicule 2, 1933. pp. 287-296. En ligne sur Persée

Ducéré. Les pêcheurs basques à Terre-Neuve in Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau. 1er janvier 1892. p.221 

Mémoire sur la marine des basques… in Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau. 1er janvier 1892. p. 324 

Édict du Roy pour la creation des offices de vendeurs de poisson de mer, frais, sec & salé, par toutes les villes, bougrs, & bourgades, havres, & ports de ce royaume. En ligne sur Pireneas